Essai Westfalia Michelangelo - Fiat Scudo - 2010

Inutile de présenter Westfalia, puisque dans les années soixante, il installait déjà le fameux VW combi que nombre d'entre nous avons eu le grand plaisir d'acquérir alors. Lequel a laissé un souvenir tel qu'il a fallu attendre le bon moment pour reprendre le même type de véhicule, remis au goût du jour.

Tout d'abord il convient de bien déterminer l'usage que l'on veut faire d'un camping-car. S'il s'agit d'un petit fourgon aménagé, il va de soi que l'utilisation au quotidien en sera l'objectif, tout en permettant de longs week-end, avec des possibilités de couchage et de nourriture. Ce, en comprenant qu'il y a en quelque sorte un compromis à faire, concernant la place et le confort. Car cela n'a rien à voir avec un camping-car plus imposant mais plus agréable à vivre pendant les vacances. On se rapproche plutôt des monospaces, catégorie de véhicule très appréciée de nos jours.

Le fourgon Westfalia Michelangelo sur la base du Fiat Scudo, présente donc ce compromis. Comparable par exemple, au Volkswagen (California) ou Mercedes (Viano) il a l'avantage de présenter un coût à l'achat plus avantageux. L'équipement lui, est quasi identique puisque c'est Westfalia qui est l'installateur commun de tous ces véhicules. Toutefois le Fiat, avec une finition identique, a un avantage non seulement à l'acquisition mais aussi en terme de coût à l'entretien.

Ce type de fourgon possède un toit s'élevant sur des vérins, basculant d'avant en arrière, avec deux moustiquaires de chaque côté. D'un empattement relativement court (3m12), d'une longueur raisonnable et d'une largeur suffisante, il possède en outre une hauteur, toit fermé de moins de deux mètres. Avantage lui permettant de passer aux péages et même au Liberty.T, comme un monospace. D'ailleurs c'est la comparaison avec ce dernier genre d'automobile qu'il convient plutôt de faire.

Conduite

Le Fiat Scudo Michelangelo est proposé avec trois motorisations. 90/120 ou 136 CV. La marque Fiat a cédé le fourgon à Westfalia en Décembre 2009. Nous en avons fait l'acquisition comme étant un véhicule neuf, en Septembre 2010 avec cent cinquante kilomètres au compteur. C'est la motorisation de 136 CV (100 kW) pour laquelle nous avons optée. Plus à l'aise sur la route et l'autoroute, en montagne notamment, nous espérions par ce choix une consommation raisonnable, d'autant que l'ordinateur de bord est d'une grande aide pour cela. Les indications précieuses qu'il fournit à ce propos, (9 litres 2 pour une moyenne de 47 Km/h pour 10.000 kms au compteur) permettent de gérer au mieux la façon que l'on aura de conduire le fourgon Westfalia Michelangelo.

D'un encombrement limité, assez puissant et pratique dans la circulation, le fourgon Westfalia Michelangelo apporte ce qu'on attendait de lui en terme de conduite, ville, route ou autoroute. La suspension pneumatique arrière permet de réguler l'angle du véhicule par rapport à la route, en pente ou en montée. Mais elle reste néanmoins assez sautillante. Par contre l'ESP veille au grain et l'ABS permet des freinages d'urgence sans bloquer les roues. Cependant l'ESP intervient parfois trop rapidement sur des terrains boueux ou enneigé, ce qui incite à la prudence. Il suffit alors de le déconnecter. Le freinage est lui tout à fait satisfaisant compte tenu du poids de l'engin.

Espace Camping-car

Agréable à conduire, ne serait-ce que grâce à une position de conduite idoine et surtout d'excellents sièges (pivotants et chauffants), qu'en est-il de la fonction camping du fourgon Westfalia Michelangelo ?

Deux possibilités de couchage, sur un lit à lattes dans le toit relevable et un autre replié sur l'arrière, facile à installer, suffisent large. Les sièges cabine étant pivotant, ils font face aux sièges arrière. Ceux-ci se replient d'une façon assez astucieuse et servent d'appui pour le lit lorsqu'on le déploie. Il reste de la place devant pour les sacs ou tout autre objet auxquels on peut facilement accéder. Pour ce qui nous concerne, nos deux chiens sont à leur aise la nuit.

Le plan de travail est couvert par une plaque en verre. Celle-ci camoufle un petit évier, une plaque deux feux et un frigo à compression. Ces éléments composent l'aspect intéressant de la formule, car très compact. Différents tiroirs et autres rangements complètent cette installation, le tout dans une qualité de finition sans reproche, destinée à durer. Une table dépliable vient alors s'accrocher au rail qui borde le plan de travail. Cependant, une fois installée, elle empêche l'ouverture des tiroirs supérieurs. De plus elle n'est pas très pratique, ne serait-ce que par rapport à celle dont nous disposions alors sur le combi VW des années soixante.

Des rideaux viennent occulter les baies vitrées mais, sauf à l'arrière, ils ne sont pas coulissants. Les boutons pressions sont durs et peu agréables à enlever, entrainant la garniture avec eux. Ils font regretter l'autre système qui a disparu, paraît-il, pour des raisons de sécurité. Ce serait un point à revoir pour l'installateur Westfalia. Un compartiment sécurisé pour la bonbonne de gaz à l'arrière, un emplacement pour raccorder une douchette, un vaste espace pour le coffre, un autre espace technique pour la seconde batterie et le chargeur avec le tableau des disjoncteurs complètent l'aménagement, toujours dans un espace mesuré.

Les réservoirs d'eau propre (27 L) et d'eaux usées (25 L), la pompe à eau sur 12 V, suffisent pour l'usage que l'on fait de ce type de véhicule. Le chauffage stationnaire au gazole 3 kw est très performant. Mais surtout la centrale électronique pour la gestion des équipements le contrôle des réservoirs, avec indication de température intérieure et extérieure, de charge de batterie (12 V/2 x 85 ah B GEL), prise CEE 230 V intérieur, est très facile et pratique.

Une pléthore d'options vient grever l'achat du fourgon Westfalia Michelangelo (rail de gouttière pour auvent, toit ouvrant en verre, détecteur de pluie etc.…) mais certaines semblent indispensables. Toutefois Westfalia France propose déjà un pack avec lit de toit relevable et sièges avant pivotants. Il vient chapeauter un pré-équipement pour deux finitions, "Impuls" et "Classic". Dans lequel on note le pare-brise athermique, les antibrouillards avant, les porte-gobelet et l'habillage de l'habitacle, entre autres. Le choix de l'équipement appartient en définitive à l'acquéreur, par rapport à l'usage qu'il souhaite en faire. Et de toutes les façons, le coût reste très intéressant par rapport à la concurrence, en termes de qualité de finition notamment.

Conclusions

Ainsi et pour conclure, on notera que ce fourgon aménagé, petit mais bien assemblé, confortable bien qu'assez restreint en terme d'espace intérieur, convient bien à une certaine façon de concevoir certes une forme de camping mais aussi et surtout les conditions de circulation actuelle. On peut rouler confortablement dans le fourgon Westfalia Michelangelo, découvrir un paysage grâce au pare-brise panoramique, s'arrêter où on veut, quand on veut, sans gêner personne. A condition bien sûr, de respecter l'environnement. On peut manger un morceau, lire tranquillement, dormir dans un endroit magique. Un bouchon ? Une difficulté ? Une pause agréable viendra vous détendre en attendant que les choses se calment. Mieux qu'un monospace, un fourgon aménagé comme le Westfalia Michelangelo est le véhicule idéal venant s'insérer dans les conditions de circulation telles que nous les connaissons désormais. Rouler à 90 Km/h ou à 130 est un plaisir.

Bref, à notre avis, c'est un achat intelligent et pratique qui mériterait d'être proposé différemment au public. Ce, en le présentant comme étant un choix possible, en marge de la catégorie camping-cars et en se confrontant plutôt aux monospaces. Non ?

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